Faster Than Light

De plus en plus, le jeu indépendant se fait connaître des joueurs mais tous ne comprennent pas cet engouement persistant depuis maintenant quelques années. Que peut-on bien lui trouver à coté de grosses productions débordant d’ambitions qui poussent les limites du réalisme toujours plus loin ? A travers Faster Than Light, je vais tenter de vous faire découvrir un soft  de la scène indépendante, qui fait parti, selon moi du top 10 indé.

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Capitaine de votre propre bâtiment, vous devez traverser la galaxie pour rejoindre le vaisseau amiral de vos ennemis et le détruire. Le voyage se fait au moyen de sauts en vitesse-lumière, de portails en portails. A chaque étape, un événement peut survenir : apparition d’un vaisseau aux intentions amicales ou hostiles, découverte d’une anomalie quelconque, arrivée en vue d’une planète que vous pouvez décider d’explorer… Si la plupart des événements se font uniquement en mode texte, tous ceux nécessitant un combat se règlent par la puissance des missiles, des lasers ou de l’abordage. A vous de répartir l’énergie dans votre vaisseau, d’envoyer vos hommes d’équipage réparer une brèche ou de leur ordonner de s’occuper d’une machine pour en améliorer l’efficacité. Au bout d’un moment, vos hommes seront d’ailleurs plus familiers avec le système qu’ils gèrent et gagneront de l’expérience qui augmentera encore leur productivité dans cette spécialité.

FTL est un jeu calme mais redoutablement efficace et auquel l’aspect rogue-like confère une durée de vie quasiment illimitée. À ceci s’ajoute le fait que plusieurs vaisseaux sont à débloquer, chacun d’eux disposant d’une configuration spéciale demandant d’adapter son mode de jeu à chaque run.

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Le jeu se caractérise en effet par la multiplicité des façons de l’aborder. Si bien sûr les configurations initiales des vaisseaux portent à privilégier une stratégie (abordage, bombardement, etc.), la personnalité du joeur peut s’exprimer et régalera les adeptes de RPG plutôt soft (ici pas de craft, pas de calculs terrifiants à faire au niveau du stuff). Par contre, continue d’exister la possibilité de se perdre dans des quêtes demandant parfois de se mettre en danger et d’aller à l’encontre de l’objectif principal de ce jeu: fuir. La narration des dites quêtes est agréable, avec un peu d’imagination on peut venir ajouter un aspect roleplay à sa façon d’aborder les différents choix proposés par l’arborescence (toutefois limitée et souvent répétitive au fur et à mesure que les parties s’enchaîneront, probablement le plus gros point négatif de ce jeu).

L’aspect de gestion qui pourrait faire pencher ce jeu dans la catégorie des simulateurs n’est cependant pas assez poussé pour que l’on puisse en tenir compte dans l’évaluation. Ici, il vous suffira d’alimenter correctement votre vaisseau, ce qui, selon votre façon de modifier votre vaisseau peut vous mener à faire des choix cruciaux au moment des combats. Cet aspect RPG rend le jeu particulièrement addictif, et au final on s’attache à cette équipe de bras cassés qui nous sert d’équipage. Un évènement mal géré et vous pouvez perdre votre pilote attitré (d’autant plus que vos hommes, ou vos aliens, affinent leurs compétences avec le temps), mais le même évènement avec l’équipement adéquat peut vous permettre de recruter une nouvelle paire de tentacules, d’un grand secours pour la suite de l’aventure. L’enjeu sera alors de peser le pour et le contre de chaque events, pour savoir si il vaut mieux tenter le coup ou passer son chemin.

 

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Il n’en demeure pas moins que nous nous trouvons face à un jeu proposant une dimension d’action qui sait séduire par sa simplicité. Tout se joue à la souris, des cibles que vous attribuerez à vos armes jusqu’aux déplacements que vous imposerez à vos membres d’équipage pour sauver votre vaisseau ou bien piller l’adversaire. Évidemment, comme dans tout RPG votre stuff décidera grandement de la stratégie à adopter, mais les différents types d’ennemis vous poussera parfois à vous remettre en question, voire même à fuir en cas de besoin. La simplicité de l’interface rend le tout très fluide et agréable, reposant même, tant la nervosité du jeu est faible.

Cela n’en fait toutefois pas un jeu facile, certains ennemis (notamment le boss, si le parcours que vous avez réalisé avant de vous y frotter accuse des lacunes) vous mèneront à la calvitie imposée, et les trois niveaux de difficultés proposés que vous êtes libres de combiner avec l’activation des fonctionnalités avancées (qui corsent réellement le jeu) font osciller l’expérience entre « survol de l’espace aérien turc » et « parachutage au-dessus de Sainte-Mère-Église ». Il peut paraître parfois impossible de changer l’issue de certains combats et on se rend vite compte de notre part de responsabilité dans une défaite. Pour y remedier, une seul chose, l’argent !

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Les scraps représentent la monnaie qui vous permet d’upgrader votre vaisseau. Chacun des systèmes principaux (boucliers, armement, moteur…) peut être amélioré, de même que certains dispositifs secondaires (des portes coupe-feu peuvent s’avérer bien utiles). Mais il faudra alors penser à booster la puissance de votre réacteur pour alimenter tous ces systèmes gourmands. Vous croiserez également des marchands plus ou moins bien achalandés, susceptibles de vous fournir de nouveaux équipements : salle de téléportation permettant d’envahir les vaisseaux ennemis, drones divers et variés augmentant votre potentiel offensif ou défensif, radar longue portée fournissant quelques renseignements sur ce qui vous attend, etc. Certains de ces équipements seront déjà montés de série sur votre bâtiment ; car si vous n’avez qu’un seul choix au départ, vous pourrez débloquer jusqu’à neuf types de vaisseaux différents en accomplissant certaines prouesses.

Le choix du vaisseau a son importance. Chaque vaisseau de FTL est disponible en trois types : A, B et C. Le type A est livré avec le vaisseau, mais il faudra débloquer le type B avec des achievements spécifiques au bâtiment. Le type C est quant à lui disponible uniquement avec l’extension ; il se débloque quand vous arrivez au secteur final sans encombre avec le type B et propose des équipements qui n’étaient pas implémentés dans le jeu de base. Au début, vous n’avez droit qu’au Kestrel, un vaisseau robuste et équilibré, mais au fil de vos parties vous débloquerez ses petits camarades grâce à des achievements ou des quêtes spéciales (ou en battant le jeu avec le vaisseau précédent sur la liste, dans l’extension).

Point négatif peut-être, FTL est sans pitié avec ceux qui ne le connaissent pas bien et les premiers runs seront sans doute difficiles. Cependant, le jeu vous accompagne au fur et à mesure que vous le découvrez, la difficulté va croissant sans à-coup majeur et donne une impression d’homogénéité parfaite de la première fenêtre de dialogue jusqu’à la victoire finale.

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Cela dit le jeu est joli, agréable à l’oeil, mais l’aspect statique du gameplay fait de ce défaut, qui n’en est pas réellement un puisque tout fonctionne et reste clair à l’oeil, un détail sans importance. FTL n’est ni très sexy, ni très facile. Il n’y a qu’un semblant de scénario, la mise en scène est inexistante. Mais voilà, le jeu a d’énormes qualités qui le rend diablement addictif. Le gameplay est un modèle du genre, à la fois facile d’accès et d’une grande profondeur, et de façon assez inattendu les events textuelles qui rythment le jeu s’intègre très bien à l’aventure, en l’enrichissant de petites péripéties et de choix qui peuvent impacter grandement la partie.

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Plein possibilités et doté d’une rejouabilité quasi infini pour peu que l’on accroche, FTL est un excellent jeu, et une bonne illustration de ce qu’une poignée de passionnés peut faire avec des moyens limités, beaucoup d’idées et une pincée de talent, notamment la bande son composé par Ben Prunty. (lien vers L’OST :https://www.youtube.com/watch?v=ygH9VcV7IBg )

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. zknight79 dit :

    Un très bon article, sur un jeu intéressant auquel je n’ai surement pas donné le temps qu’il méritait.

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    1. 404 Review avenue dit :

      Merci 🙂 je confirme, super jeu. je te conseille de suivre attentivement Everspace, un « FTL Like » ou les phase de combat sont jouable integralement dans un univers en 3d

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  2. Nina dit :

    Moi, je ne suis pas trop fan de ce genre de jeux vidéo. Mon copain l’avait essayé, et je n’avais vraiment pas aimé. Par contre, lui, je me souviens qu’il avait passé des jours à y jouer !

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